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HOTEL/SUITE
Installation, dessins charbon sur papier, verre trempé / pellicule irisée, tube verre / gaz / électrodes, cuivre surchauffé, 2016

Vue de L’exposition monographique HOTEL / Suite,
Artothèque de Pessac

Liens / textes de Didier Arnaudet :

« L’indispensable aiguillon »
De Didier Arnaudet sur l'exposition

Entretient avec Didier Arnaudet :

JUNKPAGE#38 — OCTOBRE 2016
ou
JUNKPAGE#38 / page 17


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L’exposition HÔTEL / Suite ouvre un espace aux abords de l’attractivité d’un prisme d’éden. Sous un soleil atomique surchauffant le métal, un horizon désertique apparait entre les pales d’un store végétal. Seuls les reflets des lumières de la ville nous donnent notre position. Les reflets comme un mirage, projection d'images du réel, élaborent sa fiction confondante. Le célèbre oasis apparaît sur un support comme l'image dans une peinture. Le point vivant est le point de vue, la mécanique invoquant l'infini. De son point de vue, le protagoniste pense à Hockney, à Hopper, Richter, aux autres, au cinéma, aux enseignes, au désir, à la figure tragique de sulfureuses légendes urbaines, à la digitaline, à Cléopâtre, à l’épaisseur des noirs célestes, aux atomes. Les images dessinées comme formes identifiées, les matériaux comme support de réflexions, définissent un prisme déployé oscillant entre un environnement pur et sauvage et un éden consumériste. S'induit alors une contradiction complémentaire, finalement électrisante. Entre les flammes de deux électrodes, la lumière d'une enseigne se révèle par réaction à l'état vaporeux et gazeux, les images apparaissent en particules organiques méthodiquement organisées, les surfaces vitrées irisées s’appréhendent en corps liquide et les empreintes de surchauffes nous immergent à la surface d'une sphère désertique à l’horizon étrangement plat. L'espace se prête alors à un phénomène physique où la collision de types originels distincts, révèlent l'aisance fertile naturelle, soumise au cycle favorable des évènements. Comme un mirage en milieu aride, l’installation accueille les passages en offrant son abondance luxuriante, l'espace d'une halte.

Renaud Chambon